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Programme RCFPN: Rassembler plusieurs secteurs avec les ministères des Finances pour s'attaquer aux problèmes nutritionnels intersectoriels

29 avril 2025
BPFCN blog

Le programme de CABRI « Renforcer les compétences en finances publiques pour la nutrition (RCFPN) » auquel participent des équipes du Libéria, de la Gambie et du Ghana, a été lancé en janvier 2025. Ces équipes intersectorielles, représentant des fonctionnaires des ministères des Finances, du Genre, de l'Éducation, de l'Agriculture et de la Santé, cherchent à relever les défis à l'intersection de la gestion des finances publiques et de la nutrition.

Nous avons appris l’importance d'une collaboration étroite et non hiérarchique entre le ministère des Finances et les parties prenantes du secteur lors d'une collaboration antérieure entre CABRI et l'UNICEF pour s'attaquer aux défis propres au secteur en matière de finances publiques. Le programme RCFPN va encore plus loin, en réunissant plusieurs secteurs et les ministères des Finances pour s'attaquer aux problèmes intersectoriels de nutrition. Les questions intersectorielles de financement public présentent des défis uniques au gouvernement – il faut, pour les relever, un certain niveau de coordination et de collaboration qui est souvent absent au sein du secteur public. Il faut s’opposer aux approches traditionnelles de GFP qui imposent des limites sectorielles pour essayer (souvent de manière peu judicieuse) de simplifier la responsabilité de l’exécution et de rationaliser l’obligation de rendre compte.

Lors d'un atelier de cadrage des problèmes, qui s’est tenu en février 2025, les équipes du Libéria, du Ghana et de la Gambie ont choisi l’énoncé de leur problème lié à un financement national insuffisant des interventions nutritionnelles. Il fallait peut-être s'y attendre – le Libéria n'alloue actuellement aucune ressource intérieure à des interventions concernant la nutrition ; quant au Ghana, les ressources de son programme d'alimentation scolaire ne représentent que 57 % du minimum requis ; et, le gouvernement gambien n'a réussi à financer, à partir de ressources intérieures, des programmes d'alimentation scolaire que dans 6 % de ses écoles. Toutefois, il a été reconnu que l’espace budgétaire limité pour augmenter le financement intérieur de la nutrition exige des équipes qu’elles comprennent également les inefficiences techniques et opérationnelles qui coexistent avec les contraintes de ressources et les aggravent. Les équipes ont formulé l’énoncé de leur problème comme suit :

Équipe ghanéenne : « Les élèves ne reçoivent pas assez de repas nutritifs dans les écoles, ce qui empêche les enfants les plus vulnérables de se développer sur le plan cognitif et physique, en raison de l’insuffisance des fonds publics. »

Équipe gambienne : « L’insuffisance et l’irrégularité de la couverture et du financement du programme d'alimentation scolaire impactent de manière défavorable l'état nutritionnel des écoliers. »

Équipe libérienne : « Le financement intérieur des interventions de nutrition est limité, ce qui entrave la lutte contre la malnutrition. »

L'exercice de déconstruction de son problème a permis à l'équipe ghanéenne d’identifier plusieurs causes qui auraient pu passer inaperçues si elle n'avait pas été encouragée à penser en dehors du cadre étriqué du secteur ou des détails techniques restreints de la GFP. Il s'agit notamment d'une mauvaise sélection de traiteurs associés ; la capacité limitée de gestion financière des traiteurs qui entraîne des retards de paiement et de mise en œuvre ; l'insuffisance des infrastructures scolaires pour soutenir les programmes d'alimentation scolaire ; et le suivi limité des programmes d'alimentation scolaire, ce qui entrave les efforts faits pour accroître l'efficience aussi bien des opérations que de la répartition. Lors de cet atelier de cadrage, l'équipe s'est engagée à : évaluer le système de suivi en ligne qui gère la sélection et le paiement des traiteurs ; améliorer la fonctionnalité du groupe de travail technique sur le programme d'alimentation scolaire ; ainsi que sensibiliser et former les traiteurs à la gestion financière.

En déconstruisant son problème, l'équipe gambienne « N'danaan » a identifié des causes telles que la faible coordination des agents chargés de la nutrition ainsi que des budgets qui y sont consacrés ; les retards de décaissement des fonds et le rationnement des liquidités ; une surveillance insuffisante de la façon dont les fonds sont dépensés par les écoles ; l'absence de volonté politique ascendante et descendante pour financer la nutrition ; et, les critères de sélection des écoles qui contribuent à une répartition inéquitable des ressources. Sur ce dernier point, il a été intéressant d'apprendre que pour faire partie des programmes d'alimentation scolaire, les écoles avaient besoin de disposer d'infrastructures telles que des toilettes séparées pour les garçons et les filles et équipées d’un système de chasse d'eau, d’une cantine entièrement fonctionnelle et d’un niveau minimum d'électricité. Dans de nombreuses écoles rurales, ces conditions ne sont pas remplies et nécessiteraient des investissements en capital supplémentaires. En l’absence d’investissements, les enfants les plus démunis continueront de se voir refuser l'accès aux repas scolaires essentiels. Dans le cadre de ses premières étapes, l'équipe étudiera ce qui a contribué au succès du suivi et de l'établissement de rapports sur le programme de subventions à l'amélioration des écoles et comment les enseignements qui en ont été tirés peuvent être appliqués au programme d'alimentation scolaire ; examinera comment les décisions concernant les investissements et le maintien du capital sont prises pour favoriser une sélection plus équitable des écoles ; et, travaillera en étroite collaboration avec le ministère de l’Enseignement primaire (de base) et secondaire pour soutenir son leadership et sa coordination en matière de nutrition.

Les causes identifiées par l'équipe libérienne, comprenaient des lacunes dans les connaissances en nutrition parmi les parties prenantes, comme par exemple, le ministère des Finances et le Parlement ; une forte dépendance vis-à-vis des ressources extérieures, ce qui est perçu comme pouvant potentiellement évincer les allocations intérieures ; des faiblesses de coordination des projets de nutrition ; et, la sous-utilisation de mécanismes innovants de financement. Parmi les premières actions à mener que l’équipe a identifiées, figurent l'exploration de nouvelles sources de financement de la nutrition, y compris les taxes sur les transferts de fonds de la diaspora libérienne et l'affectation de taxes sanitaires, ainsi que la promotion de l'introduction d'un poste (ou d’une ligne) budgétaire dédié aux interventions spécifiques à la nutrition, qui relève du ministère de la Santé.

Les équipes continueront de déconstruire l’énoncé de leur problème et d'affiner leur plan d'action. Elles le feront avec le soutien de leur coach de CABRI en suivant une approche d'apprentissage par l'action itérative et adaptative. En mai, nous nous retrouverons tous lors de l'atelier virtuel d’évaluation à mi-parcours pour réfléchir aux progrès réalisés par les équipes et discuter des prochaines étapes.

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